mains un berceau d’osier où reposait une bouteille poudreuse.
— Posez-les là, dit mon oncle, et ne les secouez pas…
Il alla, lui, mettre dans un coin une petite bouteille à cachet rouge tellement vieux, qu’on en voyait à peine la couleur. Je détournai les yeux pour laisser au cher homme toutes les jouissances des surprises qu’il me préparait.
Le dîner commença sérieusement : mon oncle ne cédait à personne le soin de découper le gibier ; pendant qu’il s’occupait de cela, Catherine, toujours en retard d’un plat, s’était assise sur l’angle de la pierre du foyer, sa grosse assiette de faïence à extérieur brun sur les genoux, et mangeait lentement, suivant du coin de l’œil l’occupation de mon oncle, pour voir si la perdrix était tendre à son goût.
Habitué à ce petit manége : — Tendre comme de la rosée, mame Catherine, dit mon oncle, — et à moi : — Ton assiette, camarade, et goûte-moi cela.
La vieille servante me suivait des yeux. — Oh ! oh ! lui fis-je en hochant la tête en signe de contentement, vous avez un secret bien sûr, avouez-le…
— Nenni-da, seulement — j’étouffe ; c’est toute la