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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/118

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En prenant le thé

vis apparaître dans l’encadrement de la porte… pâle et les yeux battus.

— Ça va mieux, — mon oncle ? — lui demandai-je.

— Oh ! c’est fini, camarade, me répondit-il en riant ; c’est singulier, n’est-ce pas ? cet effet-là… c’est égal… mon pauvre vieux pomard…

En disant cela, il regardait sur le bahut la vieille bouteille poudreuse que nous avions vidée tantot — et reportait son regard chagrin sur moi. — Ah çà ! — continua-t-il — est-ce que tu trouves du plaisir à fumer ce poison-là, — toi ?

— Mais… certainement — mon oncle, — moitié plaisir, moitié habitude, je crois qu’il me serait fort malaisé de m’en passer.

La vieille Catherine, à ce moment, revint dans la cuisine.

Elle riait un peu sous cape, en regardant en dessous mon pauvre oncle.

— C’est l’habitude qui vous manque, monsieur le doyen… il faudra recommencer.

Et s’approchant de moi et à demi-voix :

— Vous m’en laisserez quelques-uns pour lui —. n’est-ce pas ?

Je fis signe que oui.