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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/117

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Un premier cigare.

— Ouf, — fit-il en entrant au grand air, je crois qu’il était trop fort pour moi, ton cigare, camarade. Passe-moi ma calotte, il fait frais.

Je revins dans la cuisine, où mame Catherine, tout en ravivant le feu, tirait quelques bouffées de tabac.

— Combien que ça peut bien coûter, m’sieu Henri, un cigare comme ça ?

— Assez cher, ma bonne Catherine ; assez cher : entre six et huit sous.

— Bonne Vierge ! exclama la brave fille.

Et elle jeta dans les cendres le reste du cigare ; Moi qui m’amusais à le brûler…, murmura-t-elle.

Au dehors, dans la cour, au clair de lune, mon pauvre oncle gémissait profondément.

— Catherine !… appela-t-il un instant.

Ce n’est pas manque de charité chrétienne, mais je laissai mon oncle soupirer, se plaindre… tout à son aise… Je ne sais, — mais il me semble que la vue du vénérable doyen, dans une circonstance aussi… critique, aurait pu peut-être me faire perdre une partie du respect que je lui avais toujours porté.

Au bout de dix bonnes minutes cependant, je le