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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/125

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Les ailes de ma femme..

— Elle se nomme Berthe !… tu vois bien que je sais cela…

Il fallait voir le petit air crâne que ma petite femme avait en me disant cela, et son petit geste de tête mutin, et le sentiment de sa supériorité qui perçait dans tous ses gestes.

— Qui diable a pu lui dire cela ?… pensai-je à part moi. Il faut donc toujours qu’il y ait des vipères toutes prêtes à faire le mal !…

— Ne te fâche pas, petit homme, me dit-elle en voyant ma mauvaise humeur, ne te fàche pas, ou je m’en vais… Et elle me menaçait de se lever et de retirer sa tête qui reposait sur mon épaule. — Dis-moi plutôt où tu l’as connue.

— Connue… connue… ce n’est peut-être pas tout à fait le mot : je l’ai vue une fois ou deux, voilà tout.

— Raconte-moi cela.

— Mais, mignonne, tu n’y penses pas ! Quel besoin de t’initier à tout cela !

— Si ! je t’en prie, j’aimerais de connaître un peu de ta vie avant notre mariage ! Oh ! je ne t’en veux pas, au moins, sais-tu !… Tu avais bon goût… Elle est bien jolie ! — Tout en disant cela d’un air en-