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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/126

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En prenant le thé

joué, la chère enfant avait des larmes dans la voix.

— Laissons cela, chérie, veux-tu ?

— Je t’en prie, petit mari… conte-moi tout,… tout, n’est-ce pas ?

— Ce ne sera pas long, mignonne.

— Tu sais, à Mabille, on rencontre beaucoup de monde : un jour, il pleuvait ; la sortie présentait l’aspect d’une déroute ; on se battait à la porte pour une voiture…

Au bout d’un bon quart d’heure seulement, je vis s’avancer mon coupé ; j’avais déjà un pied sur le marchepied, et je me baissais pour entrer, lorsque je me sentis tirer par la manche ; je me retournai d’un air assez maussade.

— Vous êtes seul ? — me demanda une petite voix flûtée qui sortait de dessous un voile blanc.

— Oui, madame. — En disant cela, je regardais la petite personne ; elle était jolie vraiment, mais trempée.

— Je n’ai commandé ma voiture que pour onze heures, continua-t-elle, et si vous voulez être assez bon pour me jeter sur votre route, là où je vous dirai,

— vous me rendrez un grand service.