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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/164

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En prenant le thé.

mon épaule, tu n’aurais pas dû me laisser lire cela — ou plutôt, si, tu as bien fait.

Et revenant à ce qu’elle avait lu :

— C’est égal, reprit-elle, je suis contente de l’avoir lu. — Et maintenant une place sur vos genoux, monsieur, j’ai plusieurs choses à vous demander. — Dis donc, ce n’était pas tout à fait une jeune fille comme il faut que Mlle Madeleine ?

— Non, chérie, mais elle était si jolie !

— Oh ! voilà une excuse ! alors je suis donc laide, moi, à qui tu ne permettais pas une semblable curiosité.

— Mais….

— Allons — dis-moi tout de suite que je suis vilaine… Cependant…

— Il me semble qu’il y a un courant d’air dans cette chambre, vois donc, chérie, si la porte est bien fermée.

Quand après s’être levée elle revint près de moi, la lumière du foyer projetait sur la muraille les grandes masses noires de nos deux ombres.

— Pourquoi appelle-t-on Mademoiselle de Maupin un mauvais livre ? me demanda-t-elle en s’installant sur mes genoux.