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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/165

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Un mauvais livre.

— Parce que, après l’avoir lu, les jeunes femmes sans expérience…

— Oui, je comprends — mais où est le mal ? — Tiens je vais dire des bêtises…, ajouta-t-elle, et tu serais capable de me laisser faire, vilain tyran… Ne trouves-tu pas que ça donne sommeil de lire vite et beaucoup ? — Je puis dormir un instant là sur ton épaule ?

— Oui — oui, chérie.

— Tu me laisseras dormir ?

— Oui — oui — bien vrai.

— … Je savais bien que je ne pourrais pas dormir, reprit-elle après un instant, en relevant sur son front quelques mèches dérangées, — j’en étais si certaine.

Puis së dressant sur son séant :

— Remonte un peu la lampe, me dit-elle, je vais sonner pour un en-cas. — C’est étonnant comme ça creuse l’estomac de lire un mauvais livre.