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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/171

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Petite sœur.

nale et qui devait produire un effet gracieux.

— Voyez, lui dis-je, ici… quelques bluets, — là… quelques fleurs des champs…

— C’est charmant, interrompit-elle, — merci.

Et elle me tendit à travers la table sa petite main toute potelée.

Il se fit un silence.

— C’est mon premier bal, vous savez ? me dit-elle enfin à demi-voix.

— Je le sais.

— J’ai si peur de ne pas danser ! Et sans attendre ma réponse :

— Allez-vous souvent dans le monde ? me demanda-t-elle.

— Oui. Pourquoi ?

— Oh ! c’était pour savoir… C’est bien amusant, n’est-ce pas ?

— Oui.

— De quel ton vous dites cela ! c’est à faire croire que vous détestez le monde.

— C’est, en effet, une méchante chose que le monde.

— Oh ! moi qui m’y promettais tant de plaisir.

— C’est une méchante chose ! — je ne m’en dédis