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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/212

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En prenant le thé.

— Allons à pied, veux-tu, me dit-elle, l’air me remettra probablement.

Ce n’était plus ce petit timbre joyeux et frais de tantôt, le son de sa voix était voilé, sourd et comme attristé.

— Tu souffres, chérie ?

— Oui, un peu.

— Où cela ?

— Je ne sais.

Nous marchions lentement, longeant les boulevards tout blancs d’une neige fine qui tombait doucement ; pour la distraire un peu de son mal, je lui parlais un peu de tout, de la pièce nouvelle, du temps, et de la jolie actrice qui me trottait un peu dans la tête.

À tout ce que je lui disais, elle répondait par monosyllabes, ou bien un signe de tête lui suffisait.

Comme nous arrivions près de la porte :

— Je suis bien égoïste, n’est-ce pas, de t’avoir fait perdre ta soirée, car tu t’amusais…

— Oui ; la pièce était charmante ; mais nous avons