Aller au contenu

Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/214

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

196
En prenant le thé.

mauve, le peignoir des longues soirées intimes ; ses cheveux, un peu relevés sur les tempes, étaient teintés d’un nuage de poudre blanche — son teint était un peu animé : son regard était vif et sa démarche alerte.

— Que tu es jolie, chérie ! lui dis-je en souriant et en l’attirant sur mes genoux.

— Aussi jolie… ?

Je lui pris à deux mains la tête et la regardant bien en face :

— Aussi jolie… que… quoi ?… lui demandai-je.

Elle devint un peu rouge, et cachant la tête dans mon cou.

— Qu’elle, tu sais, — l’actrice.

Elle dit ce mot si bas, que ce fut comme un souffle qui caressait mon oreille.

Je le devinai plutôt que je ne l’entendis.

— Oh ! chérie, m’écriai-je.

— Il ne faut pas m’en vouloir, interrompit-elle — c’est plus fort que moi — mais… je t’aime bien, sais-tu — et… un instant… j’ai eu peur… Tu m’aimes encore… n’est-ce pas ?…

Pauvre aimée !

Elle pleurait en disant cela, et de vraies larmes,