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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/224

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En prenant le thé.

As-tu remarqué comme il a les mêmes yeux que toi ?

— Elle sera bien jolie ; je suis bien sûre qu’elle aura les cheveux blonds et les yeux noirs. — Ç'a toujours été mon rêve, tu sais ! Elle sera bien jolie, va.

— Dis donc ! te rappelles-tu quand je t’ai annoncé la première nouvelle de ce bonheur ?…

— Oui, oui, chérie… Mais ne parles pas tant, tu t’animes et je serai grondé.

— Non, non. Je suis forte maintenant… C’était un matin et tu ne voulais pas le croire.

Comme elle a passé vite cette première année !

— Te souviens-tu quand nous sommes sortis la première fois ensemble — queje rougissais toujours quand on me saluait à ton bras — il me semblait tout drôle et presque inconvenant de sortir seule avec un homme…

— Un homme !…

— Certainement — repris-je en riant, un homme… Tiens, ne prends pas un air méchant, embrasse ta fille, gros vilain, — et songe que tu ne dois pas me contrarier. — J’ai bien le droit d’être taquine, au jourd’hui — et je veux te faire payer cher le bonheur que je te donne.

— Chère aimée, va, reprit-il en se levant et n’embrassant au front.