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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/231

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Voici l’hiver !

Elle s’était levée en disant cela, et pressait ma main pâle et amaigrie dans ses mains fraîches et potelées.

— Non, certes, chère enfant, lui répondis-je, il fait très bon ici, et ces derniers rayons de soleil valent cent fois mieux pour moi que tous les feux possibles ; et puis… ajoutai-je en lui montrant du regard l’enfant qui allait et venait en jouant, et puis, j’aime tant à suivre ses jeux ! — J’oublie mes cheveux blancs, alors, et je te revois à cet âge.

Elle rapprocha sa tête de mon épaule, et ses yeux me remerciaient d’avance. Elle savait si bien combien je l’aimais.

—…Tu étais si gentille, ma fille chérie, dans ta petite robe blanche, avec tes longs cheveux blonds en boucles sur ton cou, et tes petites mains d’une si adorable maladresse.

Nous avions alors tant de bonheur à suivre tes jeux, et c’est un peu toi, vois-tu, mon enfant, que je revois dans ton chéri.

Comme c’est bon, n’est-ce pas, de surveiller les premiers jeux de son bébé !