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Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/46

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En prenant le thé

— Hum !

C’était à la T…, un ravissant village aux bouches de la Seudre, que cela se passait.

Nous étions là une petite colonie d’intimes, vivant sans grand luxe, nonchalants comme de vrais baigneurs et nous amusant comme des écoliers.

La maison prenait jour sur la plage, et de la large fenêtre entr’ouverte, les mamans surveillaient les enfants.

Cousine Berthe était arrivée la veille.

Avec ses dix-huit ans, sa taille élancée, ses pieds de déesse et ses grands yeux noirs, ma petite cousine m’avait toujours beaucoup plu ; à la T…, je m’étais fait son cavalier servant.

Je l’avais nommée ma petite reine.

C’était une folle rieuse, point bégueule, et qui avait cependant sa petite volonté à elle.


— Comment sortir de là, Léon ? me dit-elle ; — point de costume et je veux mon bain ce matin, — je le veux.

— Je vais aller en acheter un…

— Que non pas ! — leurs horreurs de sacs, pouah !… non, non.