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Page:Ferland - La Gaspésie, 1877.djvu/126

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La Gaspésie

semaines, rétabli les habitants du cap Percé dans la jouissance paisible de leur domaine.

La pitié pour les opprimés n’était cependant pas le motif qui portait à les protéger ; il s’agissait plutôt de l’intérêt des oppresseurs. En effet, lorsqu’une brume épaisse se répand sur la mer voisine, comme cela arrive fréquemment, les cris des oiseaux du cap servent à guider les pêcheurs surpris au large par l’obscurité, et à leur indiquer le gisement des terres. Les services rendus dans ces occasions, étant nombreux et importants, devaient engager à mettre un terme à la destruction de serviteurs si utiles à la communauté.

D’ailleurs ces ascensions hasardeuses exposaient inutilement la vie d’un grand nombre de jeunes gens, qui les entreprenaient avec plus de courage que de prudence. L’année dernière, un de ces braves fut précipité d’une hauteur de près de cent pieds, par la chute d’une pierre,