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Page:Ferland - La Gaspésie, 1877.djvu/58

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La Gaspésie

tage. Doué d’une force prodigieuse, le flétan cause souvent de l’embarras aux pêcheurs ; c’est ce que déclare ingénument devant nous un brave homme, qui, en ayant arrêté un et ayant voulu l’amener trop vite à sa barge, faillit être emporté à la mer par sa proie.

Les habitants de la rivière au Renard sont bons et religieux ; plusieurs d’entre eux sont d’origine britannique, et parlent aussi mal l’anglais que le français : par leurs manières et leurs habitudes, ils sont Canadiens. La pêche leur fournit les moyens de vivre à l’aise, quoique les provisions s’y vendent fort cher. L’élévation des prix vient, en partie, de ce que les maîtres des goëlettes qui font le cabotage craignent de fréquenter cette partie de la Gaspésie, rendue célèbre par beaucoup de naufrages. L’anse de la rivière au Renard est cependant assez sûre ; les bâtiments y mouillent sur un bon fond et à l’abri de tous les