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Page:Ferland - Opuscules, 1876.djvu/16

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Louis-Olivier Gamache

promettre que je m’occuperais de l’affaire ; je n’en avais point le temps, et d’ailleurs je n’avais aucun espoir de trouver une personne qui voulût consentir à être maîtresse de ce manoir, à condition d’y passer presque toute l’année dans un complet isolement. Les absences du bourgeois étaient fréquentes : durant l’été, il naviguait ; en hiver, il courait les bois pour faire la chasse.

Sa seconde femme est morte pendant qu’il était dans la forêt, occupé à tendre et à visiter des pièges. Quand il rentra à la maison, après une absence de deux semaines, il ne trouva plus qu’un cadavre glacé et raidi, auprès duquel se pressaient, exténués de faim et transis de froid, ses deux petits enfants, âgés l’un de cinq et l’autre de six ans. « Voilà comme on me trouvera quelque bon jour ; chacun aura son tour. Eh bien ! puisqu’elle est morte, il faut l’enterrer. » Ce fut la seule remarque qu’il fit