Aller au contenu

Page:Ferland - Opuscules, 1876.djvu/177

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
177
Le Labrador

et, grâce aux efforts des équipages, ils s’éloignèrent bientôt l’un de l’autre.

Lorsque le jour fut arrivé, le capitaine crut qu’il était prudent de mouiller, jusqu’à ce que l’on pût reconnaître les atterrages. À peine avions-nous jeté l’ancre, que l’étranger sort de la brume et s’avance de notre côté ; malgré les avis et les mauvais souhaits qui lui sont adressés, il s’avance toujours et vient mouiller à trois ou quatre encablures au-dessous de la goélette. Il a souffert dans la rencontre de la nuit, aussi bien que nous : car si nous avons des voiles déchirées et des haubans rompus, il a des vergues brisées et des manœuvres en désordre. Son voisinage est mal vu ; nous sommes mouillés à vingt-deux brasses, le fond est un roc uni sur lequel l’ancre a peu de prise, et les courants sont très-forts en ce lieu.

Vers 10 heures, A. M., une brume épaisse nous replonge dans les ténèbres ; l’obscurité