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Page:Ferland - Opuscules, 1876.djvu/178

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Le Labrador

est profonde, et à peine peut-on distinguer un homme de l’avant à l’arrière de la goélette. La mer baisse et le courant descend avec une vitesse de cinq à six nœuds ; la chaîne de l’ancre est si violemment tendue, qu’il faut la dérouler toute entière. Malgré cette précaution, l’ancre glisse sur le fond à plusieurs reprises, et la goélette est poussée vers le navire. Elle s’arrête un instant ; puis un son sourd et saccadé, et une vibration pénible dans toutes les parties, nous avertissent que l’ancre a dérapé de nouveau et que nous sommes entraînés par le courant. Le danger de nous jeter sur le navire, que nous sentons à côté de nous, sans pouvoir le distinguer, est si imminent que le capitaine se décide à laisser échapper la chaîne. Au bout de cette chaîne, l’on attache un câble avec une bouée, qui servira à faire reconnaître le lieu où l’ancre est laissée. Malheureusement le câble se noue et, s’embarrasse ; les instants