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Page:Ferrero – La ruine de la civilisation antique.djvu/218

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LA RUINE

rial sévit ; les atroces tragédies dynastiques se répètent ; l’armée se décompose ; la défense des frontières vacille ; les campagnes se dépeuplent au bénéfice des villes ; les petites villes tombent en ruine à l’avantage des grandes ; les barbares s’infiltrent partout ; la culture, sous toutes ses formes, des beaux-arts à la philosophie, se détériore ; les luttes religieuses s’enveniment ; l’unité de l’Empire se brise ; l’Orient et l’Occident se séparent. L’Orient se défend mieux contre la décadence que l’Occident, parce que la monarchie absolue, retournant dans son pays d’origine, s’y établit un peu plus solidement et peut enrayer la dissolution générale avec plus de force et plus longuement qu’en Occident. Aussi la force de l’Empire peu à peu se retire vers l’Asie, jusqu’au jour où l’Occident tombe sous les coups renouvelés des barbares. La civilisation ancienne est alors, en Occident, presque entièrement détruite. Pendant