Page:Fertiault - Le Carillon du collier, 1867.djvu/16

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Dans l’air pleure une plainte,
Âme du Médaillon.
Le métal tinte, tinte
Un navrant carillon.

Et l’atteinte brûlante au cou la frappe encore.
La Superbe, à ce choc, pousse un rugissement.
Qu’elle entende ! Un cri part, cri fébrile et sonore :
— « Sois maudite !… » répète un quatrième amant.

Aux plis de mon cerveau brillait l’intelligence ;
De rayons et d’espoirs j’avais le front vêtu…
Mais ton venin, vipère, en moi fit l’indigence ;
Tu séchas ma pensée… Oh ! maudite sois-tu !… »

Dans l’air crie une plainte,
Âme du Médaillon.
Le métal tinte, tinte
Un aigre carillon.

Et le cachet de feu de nouveau la flagelle.
Sa narine boit l’air comme fait un lion…
— « Sois maudite !… » Et son cœur, son cœur, qui brûle et gèle,
Défaille à ces clameurs de la rébellion.

Pur, noble et fier, jadis je portais haut la tête ;
Le cristal de mon nom scintillait. Combattu,
Je me cache, à présent ; je rampe en ma défaite…
Tu brisas mon honneur… Oh ! maudite sois-tu !… »

Dans l’air sonne une plainte,
Âme du Médaillon.
Le métal tinte, tinte
Un strident carillon.