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Page:Fiel - L'étonnante journée, 1932.djvu/150

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— Tu as une fameuse audace, ma petite fille, et j’ai rarement vu ta pareille.

Mme Dravil déclara :

— Il ne s’agit plus de perdre une minute… Il faut tout de suite aller chez ta maman… Dépêchons-nous. Seulement, tu me permettras de te donner mon appréciation avant de partir : tu es une singulière petite sœur… Tâche de te corriger de tes distractions. Il est inconcevable de ne plus se rappeler une commission importante, dont une dame vous a chargée… Jamais je ne te confierai une mission…

La pauvre Suzette était désarçonnée. Elle ne comprenait pas elle-même son étourderie.

Huguette lança d’une voix claire :

— Au cours, c’est la même chose !… Suzette ne se rappelle que le lendemain ce que la maîtresse a dit.

— Toi, Huguette, prononça M. Dravil, tu n’es pas une gentille amie… Il faut toujours défendre ses compagnes…

Suzette intervint d’une voix douce :

— Oh ! ne la grondez pas, Monsieur… c’est une affaire entre elle et moi… je lui revaudrai cela…

Puis Suzette s’en alla en compagnie de Mme Dravil. La distance n’était pas grande et nulle parole ne fut échangée.

La fillette se trouva rapidement devant la porte de l’appartement, où elle sonna.