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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/127

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Fig. 106. — Coupe d’un pétard de dynamite, avec son amorce, confectionné, pour les usages militaires, à la poudrerie de Vonges (Côte-d’Or).

C, pétard ; A, amorce ; E, dynamite ; D, cordeau ou mèche.


détruire les talus de terre et les remparts de pierre, est un fait de la plus haute importance. On sait qu’un fort, une fois cerné, est condamné, et que la lutte de ses défenseurs ne fait que prolonger une résistance inutile. Avec les obus-torpilles chargés de mélinite ou de hellofite, aucune forteresse ne pourra plus résister à l’assaillant plus de vingt-quatre heures. Grâce à ce projectile et à cet explosif formidables, la poudre et le canon l’emporteront, sans nul doute, sur la cuirasse et le rempart ; l’artilleur triomphera, à coup sûr, de l’ingénieur, l’assiégeant sera le maître de l’assiégé.


CHAPITRE VIII

autres emplois de la dynamite, en temps de guerre. — dévouement héroïque des lieutenants pol et beau. — destruction des murs, des arbres, des ponts, des voies ferrées au moyen de la dynamite. — la destruction du pont de fontenoy, en 1870, après la retaite de sédan. — manière d’enflammer la dynamite pour la destruction des obstacles.

Sous quelle forme la dynamite est-elle employée, pour la destruction des obstacles, en temps de guerre ? La dynamite s’emploie, dans ce but, en charges allongées et en charges concentrées : en charges allongées, pour l’ouverture des brèches, pour abattre de très gros arbres ; en charges concentrées, s’il s’agit de percer des créneaux dans un mur, de faire sauter des piliers de pont, d’enfoncer des portes et des barricades, enfin de rendre un chemin impénétrable à l’ennemi.

Dans les charges concentrées, les pétards de dynamite sont réunis dans des caisses, que l’on place dans un trou pratiqué sous l’obstacle ; dans les charges allongées, ces pétards sont disposés bout à bout et maintenus dans cette position, à l’aide de baguettes ou de cordeaux de ficelle. Il y a tout avantage à creuser, si l’on peut, un trou, qui fera l’office de fourneau de mine ; mais cette opération n’est pas toujours d’une exécution aisée.

Le pétard de dynamite employé dans l’armée est de forme prismatique ; son enveloppe est métallique. L’amorce qui s’y trouve implantée est de forme cylindrique.

Le pétard est long de 130 millimètres et haut de 35 millimètres. Sur chaque fond est fixé un tube, destiné à recevoir l’amorce. L’orifice extérieur de ce tube est fermé par un ruban de fil. Le tout est recouvert de papier. Nous représentons dans la figure 106 le pétard de dynamite réglementaire dans l’armée.

L’amorce fulminante dont on fait usage est une grosse capsule en cuivre, contenant un gramme et demi de fulminate de mercure. Pour amorcer, on prend un morceau de cordeau de mineur (bickford) de 1 mètre à 1m,50 de long ; on introduit l’une de ses extrémités dans le pétard ; on serre l’entrée du tube avec une pince, de manière à y produire un étranglement qui