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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/142

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par M. G. Vian, l’un des deux directeurs de cette société.

Il se compose de deux plateaux en ébonite, ou caoutchouc durci, qui reçoivent un rapide mouvement de rotation, par l’intermédiaire d’engrenages commandés, à l’extérieur, par une manivelle.

Ces plateaux tournent entre des frottoirs garnis de peau de chat. L’électricité dont ils se sont chargés par le frottement est recueillie par des peignes, protégés par un disque isolant en ébonite, et mis en communication avec les armatures extérieures d’une bouteille de Leyde.

Un écran indépendant, également en ébonite, est placé en avant des armatures extérieures des bouteilles, entre ces armatures et les disques, dans le but d’empêcher la déperdition du fluide.

L’électricité produite par la petite bouteille de Leyde extérieure est amenée aux conducteurs.

L’appareil est renfermé dans une boîte en bois, de forme rectangulaire, de 0m,38 de haut et de 0m,55 sur 0m,27 de base, divisée en deux compartiments par la cloison. L’un, toujours fermé, contient les appareils producteurs d’électricité ; l’autre, contenant les armatures extérieures et le bouton, est muni d’un couvercle, qui peut être rabattu sur le dessus de la boîte.

Voici maintenant comment on procède pour enflammer une mine avec cet appareil.

On saisit la manivelle de la main droite, et l’on fait tourner avec une vitesse modérée (2 tours par seconde). Pendant le onzième tour, on presse le bouton qui met le courant électrique en rapport avec le fil extérieur, et on appuie sur lui pendant une seconde.

Si, après onze tours, les étincelles ne se produisent pas, il faut recommencer en doublant le nombre de tours de la manivelle ; puis en triplant, etc…, jusqu’à la production de l’étincelle.

Fils conducteurs. — Il faut apporter un soin particulier à l’installation des conducteurs métalliques.

Leur rôle est d’amener à l’explosif, qui constitue la charge, toute l’électricité que l’appareil peut produire. Ils se composent donc d’une suite non interrompue de fils isolés et bons conducteurs de l’électricité.

Dans chaque conduite on distingue deux parties :

1o Les conducteurs principaux, qui sont ordinairement exposés à l’air libre, et le fil de retour ;

2o Les fils d’accouplement, qui réunissent ensemble les diverses amorces électriques.

Pour les grands travaux et quand on veut s’assurer un succès complet, il faut employer des conducteurs isolés. Il ne faut jamais non plus, dans ce cas, fermer le circuit avec la terre, pour économiser un fil conducteur ; car alors, pour produire l’étincelle, on a besoin d’un beaucoup plus grand nombre de tours de la manivelle, et il suffit qu’un des fils d’accouplement touche le sol, pour que le retour se fasse par ce contact accidentel.

Les fils conducteurs dans les galeries sèches peuvent être en fil de fer recuit ; mais dans les puits, où l’humidité oxyderait bientôt le fer, on doit employer des fils en laiton bien recuit, de 1/2 millimètre, ou des fils de cuivre recouvert de gutta-percha. On sait que le cuivre possède une conductibilité six fois plus grande que celle du fer.

Les fils des conducteurs principaux sont tendus sur des isolateurs, qui reposent eux-mêmes sur des potelets, ou sur des morceaux de bois disposés à cet effet (fig. 121).

Les isolateurs dont on se sert habituellement sont en verre, en porcelaine, ou en caoutchouc vulcanisé. Ils ont la forme d’une cloche ; ce qui assure l’isolement, quelles que soient les conditions climatériques extérieures. Ainsi, malgré la pluie la plus abondante, le dessous de la cloche reste-t-il toujours parfaitement sec.