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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/151

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Fig. 126. — Destruction par la dynamite d’un navire échoué.

Pour indiquer la marche à suivre dans ce cas, nous décrirons les opérations qui furent pratiquées pour la destruction d’un navire sombré en 1874, au mouillage de Mohac (Hongrie), opération qui réussit parfaitement. Le navire avait 22 mètres de long et 6 de large. La profondeur de l’eau était de 5 mètres et le courant avait 1m,50 de vitesse par seconde. Pour assurer la position des charges et amener les conduits à feu à la surface, on commença par enfoncer des pieux de 5 mètres le plus près possible des endroits où l’on devait placer les charges de dynamite. Celles-ci étaient renfermées dans des boîtes en zinc. Il y avait seize charges, onze à l’intérieur et cinq à l’extérieur, contenant chacune 6 kilogrammes de dynamite. Les pétards furent préparés, comme le montre la figure 126, avec des cordeaux à combustion rapide (1, 2, 3, 4, 5) qui furent tous réunis en un seul à la sortie de l’eau. L’explosion de toutes les charges eut lieu simultanément ; le vaisseau fut complètement détruit et les sondages indiquèrent une profondeur d’eau de plus de 6 mètres. On avait consommé 100 kilogrammes de dynamite.

Un bateau en fer, échoué dans la Save sur un banc de sable, fut démoli, en 1875, de la manière suivante. Ce bateau avait 70 mètres de long sur 9 mètres de large. L’ingénieur chargé de l’opération commença par défoncer le pont, au moyen de deux charges de dynamite n° 1, de 840 grammes chacune. Il plaça ensuite, dans le magasin central, deux charges de 8 kilogrammes et six de 4 kilogrammes ; total, 40 kilogrammes. Dans chacun des deux magasins latéraux on plaça quatre charges de 5 kilogrammes de dynamite, soit 20 kilogrammes pour chaque ; dans la cabine, à l’extrémité du bateau, une charge de 5 kilogrammes, et sous le fond du bateau, deux charges de 5 kilogrammes : en tout, dix-neuf charges contenant 95 kilogrammes. La descente des charges, faute de plongeur, s’opéra au moyen de perches.

Toutes les charges ayant été enflammées à la fois au moyen de l’électricité, le bateau fut entièrement détruit, à l’exception d’une partie, qui demeura sous l’eau. On attacha à ces débris deux charges de 4 kilogrammes de dynamite et deux charges de 5 kilogrammes, dont l’explosion simultanée démolit tout ce qui restait du navire (fig. 125).

Quand le cas se présente d’avoir à briser des pièces de fer, la dynamite offre de grands avantages.

Pour briser une pièce de fer rectangulaire, on place la charge sur le grand côté de la section droite, de manière à en occuper toute la longueur. Cette charge croît avec les épaisseurs.

Dans la destruction des charpentes en fer les croisements doivent recevoir des charges doubles.

Les tuyaux doivent être considérés comme des plaques massives, dont la largeur serait la circonférence du tuyau et l’épaisseur celle du fer. Le boudin de dynamite doit entourer le tuyau.