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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/159

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Fig. 128. — La charge des cuirassiers, à Reichshoffen, le 6 août 1870.


sion allemande. Entre les différents modèles de bouches à feu qu’il avait étudiés, le Comité d’artillerie n’avait pas encore fait son choix. Convaincu que nous courions un danger pressant, le colonel Berge n’hésita pas ; il fit la commande de mille canons de 95 millimètres, du système Lahitolle. Et quand, six mois plus tard, le gouvernement allemand fit ouvertement ses préparatifs d’entrée en campagne ; quand l’intervention de l’Empereur de Russie permit seule d’éviter à la France et à l’Europe de nouvelles catastrophes, nous étions presque prêts à soutenir la lutte.

Dix ans plus tard, le général Tricoche, aujourd’hui retraité, était Directeur de l’artillerie au ministère de la guerre. L’expérience avait démontré qu’il était indispensable de séparer l’artillerie de campagne et l’artillerie de forteresse ; mais rien, ou presque rien n’avait encore été fait dans ce but. Dix-neuf, de nos trente-huit régiments d’artillerie, comptaient, chacun, trois batteries à pied, affectées exclusivement au service des grosses pièces de siège et de place ; mais l’instruction de ces hommes, de ces batteries, laissait à désirer. Le général Tricoche trancha la question : « Nous n’avons pas d’argent, dit-il, pour augmenter l’effectif de notre armée ; mais nous avons, dans chacune de nos brigades d’artillerie, trois compagnies du train d’artillerie, qui ne sont pas utiles en temps de paix, et que nous reconstituerons aisément, en temps de guerre. Je supprime ces compagnies, et je les remplace par autant de batteries à pied. J’organise ainsi seize bataillons d’artillerie de forteresse, à six compagnies par bataillon. »

La Chambre des députés rejeta le projet,