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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/165

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duit successivement l’obus et la gargousse ; puis il repousse le volet contre la tranche A de la culasse, et quand la vis est parvenue à l’extrémité de sa course, il fait faire à la manette de la manivelle un sixième de tour, pour fermer la culasse. Mais, cela fait, la culasse n’est pas hermétiquement fermée, comme dans les canons qui se chargent par la bouche. Il reste des fissures, qui donneraient passage aux gaz de la poudre, et provoqueraient ainsi une déperdition considérable de force vive. C’est pour cette raison que le tir des canons se chargeant par la culasse exige l’emploi d’un obturateur.

L’obturateur des canons du système de Reffye fait partie de la gargousse.

Fig. 134. — Gargousse du canon de 7 (1/4 de grandeur naturelle).

La gargousse du canon de 7 (fig. 134) se divise en trois parties : la douille A, les rondelles B, B′, B″, et le culot C.

La douille est un cylindre en fort papier recouvert de fer-blanc ; les rondelles de poudre, qui sont au nombre de 5, pèsent chacune 224 grammes et sont composées de poudre ordinaire MC30. Le culot C consiste en un godet en laiton, dont la partie inférieure forme des bourrelets. Au moment où l’étoupille enflammée met le feu à la charge contenue dans les rondelles, la pression des gaz, qui tendent à s’échapper par l’arrière comme par l’avant, repousse sur l’orifice de la gargousse la tête d’un petit rivet dont la présence rend alors, de ce côté, toute fuite de gaz impossible. En même temps, le culot se dilate ainsi que la douille ; les bords du culot se joignent aux parois de la chambre, et le cylindre de fer-blanc, qui sert d’enveloppe à la douille, s’appuie sur le couvre-joint, de telle façon que l’obturation de la culasse est à peu près complète.

Ce système d’obturation offre un grave inconvénient. La douille et le culot de la gargousse restent, après que le projectile est parti, dans la chambre de la gargousse. Il suffit, au début du tir, de rouvrir la culasse avec une certaine force pour en extraire tout naturellement ces débris ; mais, dès que la pièce s’échauffe, ces débris demeurent littéralement collés aux parois ; il faut les retirer, et c’est du temps perdu.

Le canon de 7 tire un obus ordinaire, un obus à double paroi, un obus à balles et une boîte à mitraille.

L’obus ordinaire est en fonte, de forme cylindrique et ogivale à son extrémité antérieure. Il est garni, sur son pourtour, de deux cordons de plomb, qui pénètrent dans les rayures du canon, et assurent au projectile un mouvement de rotation autour de son axe. Vide, cet obus pèse 6k,425 grammes. On l’emplit avec 350 grammes de poudre, et on l’arme avec une fusée Budin (voir le chapitre VII).

L’obus à balles renferme 58 balles en plomb ; il pèse 7k,870 grammes. Quant à la boîte à mitraille, elle ne diffère pas de la boîte à mitraille du canon de 90, que nous décrirons au chapitre suivant.

Le canon de 5 de Reffye, du même système que le canon de 7, était destiné aux batteries qui accompagnent la cavalerie. Il