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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/196

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Fig. 163. — Canon de 120 millimètres, long, pour siège.


gros calibre employés dans la guerre de siège.

Fig. 164. — Boîte à mitraille du canon de siège, de 120 mill.

Autrefois, c’est-à-dire aux xviie et xviiie siècles, quand la guerre consistait surtout à assiéger des villes et se faisait à petites journées, les mortiers entraient pour une très large part dans l’armement des troupes assiégeantes. On faisait alors la guerre de siège suivant les règles classiques. Quand les sapeurs étaient sur le point d’atteindre les chemins couverts, les mortiers criblaient de bombes les terre-pleins et les abords des remparts, pour forcer les défenseurs à se réfugier au loin, et frayer le passage aux troupes d’assaut.

Aujourd’hui, les gros canons qui garnissent les remparts des forts démonteraient bien vite les batteries d’anciens mortiers dont se seraient pourvus les assiégeants. Il a donc fallu créer des mortiers de plus grand calibre. En 1878, on mit à l’étude un projet de mortier de gros calibre, et, deux ans plus tard, le ministre de la guerre ordonnait la fabrication du mortier rayé de 220 millimètres, proposé par le colonel de Bange.

La figure 165 représente cette énorme bouche à feu, qui pèse 2 130 kilogrammes, et qui lance, avec une charge de 6k,350, un projectile du poids de 98 kilogrammes. La vitesse initiale du projectile n’est que de 260 mètres et sa portée de 5 500 mètres.