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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/195

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de place, c’est-à-dire de l’installer derrière les retranchements d’une batterie de siège ou sur les terre-pleins d’une forteresse. Cet affût se compose de deux flasques, de deux roues, d’un essieu de siège, d’un système de pointage et de deux sabots d’enrayage. Ces sabots ne sont utilisés que pour le transport de la pièce. Pendant le tir, on les met de côté et c’est le frein hydraulique, seul, qui fait obstacle au recul de la pièce. Les flasques sont en tôle d’acier épaisse de 15 millimètres ; elles sont réunies entre elles par des plaques en tôle de 5 millimètres d’épaisseur. À l’avant de l’affût, elles sont reliées par une plaque en tôle d’acier ; cette plaque est destinée à maintenir l’écartement des flasques. Pour le transport de la pièce, on rattache l’affût à un avant-train de siège.

L’artillerie de siège ne comprend pas uniquement des canons de 155. Pour satisfaire aux multiples obligations que nous avons énumérées plus haut, il faut être pourvu d’un matériel plus varié. Tantôt l’assiégeant sera très éloigné de la place, tantôt il en sera très rapproché. Dans l’un ou l’autre cas, des bouches à feu essentiellement distinctes seront mises en batterie. Notre artillerie de siège compte, à l’heure qu’il est, huit modèles de bouches à feu :

Le canon de 95 ; — le canon de 120 ; — le canon de 165 long ; — le canon de 155 court ; — le canon de 220 ; — un mortier rayé de 220 ; — un mortier rayé de 270 ; — un mortier à âme lisse de 15.

Le canon de 155 court (fig. 162, p. 189) est destiné au tir plongeant. Il ne mesure que 2m,40 de longueur, tandis que le canon de 155 long, que nous venons de décrire, a 4m,20. Cette bouche à feu ne pèse que 1 025 kilogrammes ; mais elle tire les mêmes projectiles que le canon de 155 long. Dans la figure 162, on voit un canon de 155 court tirant sous un angle voisin de l’angle droit.

Le canon de 120 long (fig. 163, p. 192) est en acier, rayé à droite, se chargeant par la culasse. Il pèse 1 200 kilogrammes et tire, avec une charge de 4k,500 de poudre SP, un projectile qui pèse 18 kilogrammes, avec une vitesse initiale de 480 mètres et une portée de 8 650 mètres. Sauf ses dimensions, qui sont plus restreintes et que nous indiquons dans le tableau suivant, le canon de 120 est l’image fidèle du canon de 155.

Longueur totale de la bouche à feu 
3m,250
Longueur de la partie frettée 
3m,180
Nombre des rayures 
36
Épaisseur de la pièce 
50 millim.
Prix approximatif 
8 000 fr.

Il n’y a qu’une rangée de frettes, qui sont au nombre de 17. Quand la pièce est munie de sa culasse, elle se tient en équilibre sur ses tourillons ; les calculs ont été faits de la sorte afin de permettre le tir sous de grands angles. L’affût est métallique ; on y voit, comme dans l’affût de 155, deux flasques métalliques, deux roues, un essieu de siège, un système de pointage et un frein hydraulique.

L’obus ordinaire est rempli avec 800 grammes de mélinite et armé d’une fusée percutante de siège. L’obus à balles contient 150 grammes de mélinite et 214 balles en plomb durci.

La boîte à mitraille (fig. 164, p. 192) renferme 228 balles en plomb durci ; chacune de ces balles pèse 44 grammes. La charge normale est de 4k,500 de poudre SP1. Pour le tir plongeant on fait usage de charges de 4 kilog., de 3k,500 et de 2k,500.

Nous avons décrit au chapitre I le canon de 95, qui figure à la fois dans le matériel de l’artillerie de siège et de l’artillerie de place.

Il nous reste à parler des mortiers de