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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/217

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Fig. 187. — Les pontonniers de la Grande Armée au passage de la Bérésina.


les débris de l’armée française. Pendant la funeste retraite de Russie, au passage de la Bérésina, les pontonniers de la Grande Armée travaillèrent pendant trente heures, sous les ordres du général Eblé, pour construire trois ponts de bateaux. Ils avaient de l’eau glacée jusqu’à hauteur des épaules. Ceux qui succombaient aux atteintes du froid, et dont les cadavres étaient emportés par le courant impétueux du fleuve qui charriait des glaçons, étaient aussitôt remplacés par des camarades de bonne volonté.

L’arrière-garde de la Grande Armée était à peine de l’autre côté de la Bérésina, que les éclaireurs russes apparaissaient sur la rive opposée.

À propos des pontonniers militaires et de la construction des ponts en campagne, nous devons mentionner une importante découverte, faite en 1889, pour la rapide installation d’une communication à travers les fleuves et rivières. Nous voulons parler des ponts militaires démontables qui ont été expérimentés sur le Var, par le ministère de la guerre.

On connaît depuis longtemps la grande importance des ponts dans les communications des armées en campagne. Ainsi que le disait le lieutenant-colonel Henry, à propos de la reconstruction, par la main-d’œuvre militaire, des ponts et viaducs détruits par l’ennemi, « de deux nations adverses, de forces à peu près égales, celle qui possède sur la frontière le réseau le plus complet de routes et de voies ferrées permettant de pénétrer dans le territoire ennemi, et qui a tout préparé pour l’utiliser rapidement, est certaine d’obtenir les premiers succès ».