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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/232

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Fig. 197. — Tourelle à coupole tournante de Bucharest.


du fort Saint-Philippe à Anvers que nous représentons dans la figure 196.

Qu’est-ce qu’une coupole cuirassée ? C’est un cylindre en tôle qui s’appuie sur une base en béton, et qui tourne sur des galets métalliques, autour de son axe, sa portion supérieure ne dépassant que très faiblement les terrassements avoisinants. Le pointeur fait mouvoir la tourelle à son gré. À l’instant qu’il a choisi, l’embrasure apparaît du côté convenable ; il met le feu à la pièce. Aussitôt après le coup de canon, la coupole continue son mouvement de rotation. Quand l’assiégeant riposte, son obus, s’il arrive, ne rencontre plus qu’une cuirasse métallique, dont l’épaisseur varie entre 30 et 120 centimètres. Or, nous avons dit plus haut que même les projectiles contenant des substances explosives, mélinite, hellofitte, etc., glissent sur les coupoles métalliques, sans les entamer.

Un officier français, le commandant du génie Mougin, qui poursuit depuis longtemps d’intéressantes recherches sur l’emploi du fer et de l’acier dans la fortification, a construit une coupole perfectionnée qu’il a installée sur le fort de Bucharest (fig. 197). Cette coupole, B, a un diamètre de 3m,90 et 90 centimètres d’épaisseur ; les plaques sont en fer laminé ; les deux plaques de la toiture pèsent, à elles seules, 19 900 kilogrammes. Le tout s’appuie sur un pivot hydraulique, par l’intermédiaire d’une couche de glycérine, de telle façon que ce n’est pas du métal qui frotte ou qui roule sur un autre métal, mais sur une couche de liquide, presque sans aucun frottement. La pièce est tirée à l’aide de l’électricité.

Le mouvement de rotation est imprimé à la coupole B, par un axe tourné à bras, A, placé au-dessous du canon.

Au camp de Châlons, le commandant Mou-