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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/233

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Fig. 198. — Tourelle cuirassée du camp de Châlons.


gin a élevé une tourelle sphérique du même genre, que nous reproduisons, en coupe, dans la figure 198.

Le commandant Bussière a, de son côté, imaginé une tourelle dite à contrepoids accumulateur. Cette tourelle (fig. 199) a une hauteur de 1m,20, un diamètre de 3 à 4 mètres et une épaisseur de 45 centimètres ; elle est faite en métal compound, et plonge presque tout entière dans une sorte de puits en béton. Le cylindre s’appuie sur une couronne en acier, qui se prolonge de 30 à 50 centimètres vers l’intérieur du puits.

Le colonel Hennebert décrit en ces termes le fonctionnement de cet ingénieux appareil[1] :

« Le guidage vertical est obtenu, à la partie supérieure, par le moyen d’une couronne de centrage munie de galets à axes verticaux, scellés dans la maçonnerie du puits, couronne dans laquelle se meut la virole porte-cuirasse. Les galets directeurs sont à centrage réglable et, par conséquent, organisés de façon à permettre d’assurer à la tourelle une position rigoureusement verticale. À la partie inférieure, le pivot de l’appareil glisse à frottement doux dans une lunette de centrage portée par un plancher métallique, solidement encastré dans la maçonnerie.

« Une collerette en acier à position réglable est disposée au-dessus de la couronne de centrage à galets. Pourvue d’une gorge, sa face intérieure ne laisse subsister qu’un millimètre de jeu à l’entour de la face extérieure de la virole porte-cuirasse. De là un joint assez étanche peut s’opposer à l’introduction des gaz extérieurs dus à l’explosion des projectiles ennemis ou au tir des pièces de la tourelle.

« Le poids total de la partie mobile de l’ouvrage — cuirassement, bouches à feu, personnel et approvisionnements compris — est d’environ 180 000 kilogrammes. Cette partie mobile a pour support une presse hydraulique dont le cylindre est solidaire de la partie inférieure du pivot en tôlerie et qui — moyennant le jeu d’une tuyauterie convenablement organisée — est mise en communication avec un contrepoids accumulateur.

« Destiné à équilibrer la majeure partie du poids de la tourelle cuirassée et à réduire ainsi au minimum possible le travail moteur à développer au moment des manœuvres de mise en batterie ou d’éclipse, ce contrepoids accumulateur — logé dans une cave voisine du puits de la tourelle — se compose d’un cylindre vertical mobile de 0m,30 de diamètre intérieur, lesté par des rondelles de fonte

  1. La Science illustrée, no 61, p. 135.