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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/303

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peur se fait par coulisses et tiroirs ; la condensation s’opère par surface.

L’arbre moteur tourne à la vitesse de 80 tours par minute, fournissant une vitesse moyenne de 16 nœuds, avec une pression de 4k,25 dans les chaudières.

Les avantages de ce type de machines résident dans le faible poids de matière brute qui s’y trouve employé, par rapport à la force produite. Leur poids n’est, en effet, que d’environ 150 kilogrammes par cheval-vapeur ; alors qu’il y a quelques années ce poids était encore de 450 kilogrammes, comme cela existe pour la machine du Caraïbe, que nous avons décrite dans notre Supplément aux Bateaux à vapeur[1]. On comprend que cette diminution sensible du poids des machines ait permis de loger dans des navires de dimensions presque pareilles à celles des anciens types des moteurs considérablement plus forts, et réalisant des vitesses qui rivalisent presque avec celles des paquebots de commerce.

La figure 253 (page 297), qui représente une des machines du Formidable vue de face, montre la disposition des trois cylindres et les organes transmettant la puissance à l’arbre de l’hélice. Au second plan, on voit la pompe et les tuyaux d’échappement conduisant la vapeur aux condenseurs.

La légende qui accompagne ce dessin explique le rôle de chacun des organes de la machine.

Le Formidable est un des plus importants cuirassés de la marine française. Tout armé, il a coûté 28 millions. Sa longueur est de 104m,40 ; sa largeur atteint 21m,30, et sa hauteur est de 15m,60. L’épaisseur du blindage de ceinture est de 55 centimètres.

La force motrice est, comme nous l’avons dit, de 8 500 chevaux. L’équipage est de 500 hommes.

Le tirant d’eau est de 7m,80 en moyenne.

Trois pièces d’artillerie, de 37 centimètres, placées chacune dans une tourelle, sur des gaillards, forment son armement. Les tourelles sont placées en trois points différents de la longueur et dans l’axe du navire.

En outre, 12 pièces de 14 centimètres se trouvent dans la batterie, et 24 mitrailleuses Hotchkiss sur le gaillard avant et arrière.

Le Formidable n’est pas, d’ailleurs, destiné à des expéditions lointaines. Son tirant d’eau est trop fort pour qu’il puisse entrer dans le canal de Suez. Il est d’une construction qui ne lui permettra pas de s’éloigner beaucoup des côtes. Il possède de petits mâts, pour porter les pavillons et servir aux signaux.

Chaudières. — Les chaudières de la marine militaire étaient autrefois du type locomotive ; mais avec ces chaudières il était tout à fait impossible d’obtenir de grandes pressions. En outre, les chaudières des bâtiments de guerre doivent non seulement donner facilement de fortes pressions, mais aussi permettre des variations subites et rapides dans cette pression, pour se prêter aux manœuvres d’escadre ou aux péripéties d’un combat. Or, pour atteindre ce but, il faut avoir des chaudières très sensibles à la chaleur et possédant de très vastes surfaces de chauffe. On a été ainsi amené à transformer les anciennes chaudières marines.

Nous avons décrit avec de grands détails, dans le Supplément aux bateaux à vapeur, dans le premier volume de ce supplément[2], les chaudières à vapeur des grands transatlantiques. Nous renvoyons le lecteur à ces dessins et à ces descriptions, car les chaudières de nos navires de guerre sont les mêmes que celles qui sont installées à bord des paquebots de la Compa-

  1. Tome Ier, pages 120-121.
  2. Pages 156-162.