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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/312

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cuirassé de premier rang. Sa longueur est de 100 mètres, sa largeur de 17 mètres, son tirant d’eau de 8 mètres. Il mesure, de la sorte, 16m,50, de la quille aux bastingages : c’est la hauteur moyenne d’une maison de Paris.

Son déplacement d’eau est de 8 500 tonneaux, c’est-à-dire qu’il pourrait supporter un poids maximum de 8 500 000 kilogrammes.

Il porte quatre tourelles latérales blindées (on en voit deux sur notre dessin), et est armé d’un puissant éperon. Au milieu, est un réduit central blindé.

Son appareil moteur se compose de deux hélices, placées une à chaque bord, et qui sont mises en mouvement par une machine à vapeur, chacune de la force effective de 4 500 chevaux.

Son gouvernail, du système Joëssel, est en bronze. Il pèse 30 000 kilogrammes, et est mis en mouvement par une machine à vapeur, de la force de 3 000 chevaux. Grâce à ce gouvernail, le vaisseau peut opérer sa révolution sur lui-même, par un mouvement de 116 mètres de rayon. Les meilleurs bâtiments blindés demandaient, autrefois, un rayon double, pour exécuter cette même parabole.

Le Richelieu est porteur de mâts à voiles qui concourent à sa marche, pour remplacer la machine à vapeur, en temps favorable. Le plus haut de ses mâts a 60 mètres de hauteur. En mettant au vent toutes ses voiles, il offre une surface de toile de 2 500 mètres carrés.

Sa vitesse normale est de 14 nœuds, soit 26 kilomètres à l’heure.

L’épaisseur de la cuirasse est de 22 centimètres à la flottaison, 10 centimètres à la batterie et 15 centimètres sur les tirants.

Son artillerie se compose de 6 pièces de 27 centimètres, placées dans la tourelle centrale, et lançant un projectile du poids de 206 kilogrammes.

Cinq autres pièces, de 24 centimètres, sont installées dans les tourelles et le fort de l’avant.

Son équipage se compose de 760 hommes.

Le Richelieu, un des plus beaux spécimens de l’artillerie et de l’art des constructions navales, a coûté 20 millions.

Ce cuirassé a son histoire. Construit à Toulon, en 1873, il fut victime, en décembre 1880, d’un épouvantable sinistre. Il fut en partie consumé par le feu, dans le port, et il se renversa sur l’eau, en s’enfonçant vers la droite. On désespéra quelque temps de pouvoir le renflouer, mais on finit par y parvenir. Remis en chantier, en 1881, il fut réparé dans toutes ses œuvres, et reprit la mer en 1885. Aujourd’hui, c’est un des plus importants et un des plus rapides de nos cuirassés d’escadre.

L’un des plus beaux cuirassés de notre flotte est l’Amiral-Baudin (fig. 257, page 312).

L’Amiral-Baudin est le similaire du Formidable, dont nous avons décrit et représenté les machines motrices à la page 297 de cette Notice, dans les considérations générales sur les nouvelles transformations de nos bâtiments de guerre. Le dessin que nous donnons de l’Amiral-Baudin représente donc également le Formidable.

Ces deux cuirassés sont les plus grands de notre flotte. Voici leurs dimensions principales :

Longueur 
104m,62  
Largeur 
21  ,24  
Creux 
12  ,40  
Tirant d’eau moyen 
7  ,98  
Déplacement d’eau 
11 400 tonnes
Hauteur de commandement des canons 
8m,52  

La coque, en tôle d’acier, est partiellement cuirassée. La cuirasse s’étend sur la flottaison, de bout en bout du navire. Un blindage protège trois tourelles, où sont placées les grosses pièces d’artillerie, et couvre jusqu’au pont blindé le passage des projectiles destinés à ces pièces. Le commandant du navire