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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/379

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central. Le pont sous-marin est protégé par une cuirasse, dont les plaques, en fer et en acier, ont une épaisseur de 69 millimètres ; la cuirasse du réduit central a une épaisseur de 406 millimètres. Le franc bord de ce navire est très bas ; de sorte qu’il est forcé de ralentir sa marche, pour peu qu’il rencontre une mer houleuse.

Comme armement, le Collingwood possède quatre canons de 12 pouces, placés dans les deux tourelles, six canons de 6 dans la batterie ; quinze canons à tir rapide et treize mitrailleuses.

Le Colosse, construit sur les plans du Collingwood, est un des plus beaux bâtiments de la marine anglaise.

Le Trafalgar, qui n’a été construit que cinq ans après le Collingwood, en diffère par quelques parties essentielles : deux tourelles cuirassées sont placées aux extrémités du réduit supérieur, et protégées, à leur base, par des cloisons paraboliques ; chacune de ces tourelles contient deux canons de 13 pouces. Les plaques d’acier des tourelles ont 457 millimètres d’épaisseur ; en outre, l’armement du Trafalgar comporte huit canons de 5 pouces, dix-neuf mitrailleuses Hotchkiss ; le champ de tir des canons situés dans les tourelles est de 280°. Le Trafalgar est représenté dans la fig. 300, page 377.

La Dévastation est un autre cuirassé anglais de premier rang.

Citons également le Thunderer, batterie flottante cuirassée d’une grande puissance.

Dans ces derniers temps, l’amirauté anglaise a fait construire un type remarquable de croiseurs à ceinture cuirassée, l’Orlando, Ce bâtiment, qui a été lancé en 1886, est mis en mouvement par deux machines à vapeur horizontales, à triple expansion, et possède quatre chaudières et deux hélices en bronze. La ceinture cuirassée a 60 mètres de longueur ; elle recouvre les deux parties centrales du navire, et est reliée, à ses deux extrémités, par des cloisons transversales cuirassées. On a constitué, de la sorte, vers le milieu du bâtiment, un réduit central cuirassé. Ce réduit est armé de deux canons de 22 tonnes, et de dix canons de 6 pouces. À l’avant et à l’arrière du navire, en dehors du réduit central, on a disposé seize canons à tir rapide et sept mitrailleuses. L’éperon de l’Orlando est en acier coulé ; enfin, toutes les embrasures des canons sont protégées par des masques cuirassés.

Une mention particulière est due aux torpilleurs anglais. Nous représentons dans la figure 299 (page 376), un torpilleur de la flotte anglaise, le Flamingo.

Le Flamingo est disposé pour marcher tant à la vapeur qu’à la voile. Il est pourvu de deux canons, d’un éperon mobile, de torpilles, et, grâce à de nombreuses cloisons étanches, il est à l’abri des attaques de l’éperon d’un vaisseau ennemi. Il n’a pas davantage à redouter les bateaux torpilleurs qui tenteraient de l’approcher, car, grâce aux nombreux canons qu’il porte avec lui, il peut établir un cercle de défense.

Dans notre gravure, le Flamingo est représenté comme s’il devait entrer en ligne de bataille. Les porte-torpilles sont prêts pour descendre au-dessous du niveau de l’eau. Les terribles engins et les canonniers sont à leur poste.

Ce vaisseau est également muni d’un nouveau système qui lui permet de placer des torpilles sur les côtes sans arrêter sa marche : c’est le système Harvey.

En résumé, la flotte militaire de l’Angleterre manque de tout caractère d’originalité. On se borne, comme en Allemagne, à imiter les constructions navales de la France et de l’Italie. En cas de guerre l’effectif actuel serait insuffisant, mais l’armement en guerre d’une quantité considérable de paquebots et grands navires de commerce ré-