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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/404

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En réunissant un certain nombre de ces lampes, on compose un lustre, tel que ceux qui figuraient à l’Exposition d’électricité. On voit dans la figure 316 l’un de ces lustres formé de la réunion d’un certain nombre de lampes.

On pourrait craindre que ces petits ustensiles soient de peu de durée. Ils peuvent cependant servir, pendant mille heures. D’ailleurs, vu leur prix minime (1 fr. 25), on peut les remplacer sans grande conséquence, quand ils sont usés, de même que nous remplaçons les verres cassés de nos lampes à l’huile.

Fig. 317. — M. Edison.

Nous n’avons pas besoin de dire que chaque lampe doit être mise en communication avec un courant électrique continu, fourni par une machine dynamo-électrique.

Pendant que M. Edison construisait, à New-York, sa lampe à incandescence, en perfectionnant la lampe russe, d’autres physiciens ou constructeurs, s’appliquant aux mêmes recherches, arrivaient à des résultats à peu près semblables.

MM. Swann, à Newcastle (Angleterre), Maxim, à New-York, et Lane Fox, à Londres ont attaché leurs noms à des lampes à incandescence électrique, que nous ne signalerons qu’en peu de mots, car toute la différence entre ces lampes et celle d’Edison consiste dans la forme donnée au charbon conducteur, ou dans le mode d’attache du charbon aux deux pôles de la pile.

M. Swann persévérait dans l’emploi du carton Bristol carbonisé, pour composer le charbon conducteur placé dans l’ampoule, alors que M. Edison l’abandonnait, pour adopter le bambou. Il est arrivé plus tard à un très bon résultat, en substituant au carton le fil de coton.

Les filaments de charbon qui sont employés dans les lampes Swann, pour constituer le corps rayonnant, proviennent de fils ou de tresses de coton, renflés à leur bout. On les a plongés préalablement dans de l’acide sulfurique du commerce étendu de la moitié de son poids d’eau, pour les durcir et les transformer en papier-parchemin, — selon le procédé dont on me doit l’invention, soit dit en passant. — On les introduit alors dans de la poussière de charbon, et on les place ensuite dans la lampe, préalablement purgée d’air par la pompe pneumatique de Sprengel. Alors, on les porte à l’incandescence, en les faisant traverser par le courant électrique, ce qui a pour effet de chasser les gaz qu’ils pouvaient retenir et de les rendre conducteurs. Ainsi traité, le charbon a acquis beaucoup de densité et de résistance mécanique, et il peut servir à construire les lampes.

Comme la lampe Edison, la lampe Swann se compose donc d’une ampoule de verre dans laquelle on a fait le vide, et qui renferme deux porte-charbons en platine, munis de