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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/405

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mâchoires et d’anneaux de pression, semblables à ceux de nos anciens porte-crayons métalliques. Le filament de charbon, placé entre ces mâchoires, est replié en hélice plate, de manière à former un anneau au milieu de l’ampoule, et à accumuler en ce milieu une plus grande quantité de lumière.

Une rue de la ville de Newcastle est éclairée par les lampes Swann. Différentes salles de l’Exposition internationale d’électricité, en 1881, étaient éclairées par le même système.

Un constructeur de New-York, M. Maxim, fabriqua ensuite des lampes par incandescence, d’un type particulier.

Fig. 318. — Lampe Maxim.

Le charbon employé par M. Maxim s’obtient en carbonisant légèrement, c’est-à-dire en faisant seulement roussir, le carton Bristol, entre deux plaques de fonte, convenablement chauffées. Ensuite, on le découpe, de manière à lui donner la forme d’un M. Pour le rendre plus dense, on le place dans une atmosphère de gaz hydrogène bicarboné, dans laquelle on le chauffe. Ce gaz, se décomposant, laisse du charbon ; qui se dépose sur le papier à demi carbonisé. En faisant le vide dans cette même capacité, on extrait les gaz qui étaient retenus par le charbon. Des fils de platine sont fixés sur le charbon, et on scelle ces fils dans le verre par un mastic particulier (fig. 318).

Le prix de revient est le côté faible des lampes électriques par incandescence. Leur puissance éclairante est fondée sur le rougissement à blanc du corps conducteur qui réunit les deux pôles d’une pile. Or, il faut, pour produire l’échauffement à blanc d’un conducteur continu, une quantité d’électricité beaucoup plus grande que pour provoquer une forte étincelle jaillissant entre les deux pôles d’une pile, et tenus à quelque distance l’un de l’autre. On a reconnu qu’il faut un courant quatre fois plus fort pour obtenir une lumière égale avec les lampes à incandescence qu’avec les lampes à arc voltaïque.


CHAPITRE III

description des appareils en usage pour obtenir l’éclairage par l’arc voltaïque et par les fils conducteurs incandescents.

D’après l’historique et l’exposé qui précèdent, on voit que l’éclairage électrique s’obtient, industriellement, par deux procédés généraux :

1° Par le courant électrique disjoint, qui produit l’illumination de grands espaces, c’est-à-dire par l’arc électrique ;

2° Par le courant électrique continu, circulant à l’intérieur d’un fil conducteur, et produisant l’incandescence de ce fil. On emploie, en d’autres termes, l’arc voltaïque pour obtenir un éclairage puissant, et éclairer les vastes étendues, et le fil incandescent, pour produire de petits éclairages.

éclairage par l’arc voltaïque.

L’éclairage par l’arc voltaïque résulte de la décharge, s’opérant au sein de l’air, d’un courant électrique, entre les deux pôles conducteurs, composés de charbon de cornue de gaz, matière conductrice de l’électricité