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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/414

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rage, avec un éclat et un succès remarquables, pendant l’année 1878. Cette innovation fut très remarquée pendant l’Exposition universelle de 1878, mais, après l’expiration de cette concession, le contrat avec la ville de Paris ne fut pas renouvelé, et le gaz reprit sa place sur cette grande voie publique.

Un mot sur la fabrication et le mode d’emploi de la bougie électrique, que nous représentons dans la figure ci-dessous.

Fig. 327. — Bougie et chandelle Jablochkoff.

Les charbons généralement employés ont 4 millimètres de diamètre. La matière isolante qui les sépare, se nomme colombin.

La substance servant de colombin a été plusieurs fois modifiée ; car elle doit réunir différentes propriétés. Il faut qu’elle isole bien à froid, et qu’à la température de l’arc voltaïque, elle devienne assez conductrice pour donner passage au courant, afin de limiter celui-ci à l’extrémité seule des charbons. La matière doit se consumer exactement, au fur et à mesure de l’usure de ces mêmes charbons. Il faut enfin qu’elle ne laisse pas d’espaces vides dans son intérieur, ce qui produirait des extinctions de lumière.

Le kaolin fut la première substance dont M. Jablochkoff fit usage. On lui substitua, plus tard, un mélange de sulfate de chaux et de sulfate de baryte, qu’on moule très facilement.

Les deux charbons étant toujours séparés par une matière isolante interposée, pour que l’allumage puisse se faire, il faut que les deux pointes de charbon soient mises préalablement en communication électrique. Dans ce but, on roule l’extrémité de la bougie dans du charbon ou du coke en poudre ; la chaleur du courant électrique brûle le charbon, et l’arc prend ainsi naissance, pour continuer ensuite, aux dépens du colombin.

Comme les bougies sont d’une faible longueur, elles ne suffiraient pas à l’éclairage d’une soirée. De là la nécessité de placer plusieurs bougies sur un même support. Pour rendre ce moyen pratique, il faut que le remplacement d’une bougie consumée par une bougie neuve, se fasse automatiquement, c’est-à-dire sans qu’on ait besoin de toucher à la lampe, pendant sa marche.

Tel est le but du chandelier automatique de M. Jablochkoff.

Le chandelier automatique Jablochkoff porte six bougies, tenues chacune dans une pince à ressort, dont les branches sont isolées et communiquent avec les fils du courant voltaïque. Il est fondé sur le principe suivant. Toutes les bougies reçoivent à la fois le courant ; celle qui offre le moins de résistance, ou le plus de conductibilité, brûle la première, et elle brûle jusqu’à extinction. Celle-ci étant usée, le courant