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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/427

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1° À la machine à vapeur ;

2° Au moteur à gaz ;

3° À l’air comprimé, ou au vent ;

4° Aux chutes d’eau, ou aux turbines, avec roues hydrauliques.

Machines à vapeur. — Une machine à vapeur quelconque peut actionner les machines dynamos. Il faut seulement qu’elle imprime à l’arbre moteur de la dynamo une vitesse suffisante. Nous avons décrit, dans ce Supplément, les machines à vapeur à grande vitesse[1] ; nous renvoyons à ce chapitre, pour la description des machines à grande vitesse de MM. Wehyer et Richemond, Garnier, Whitehouse, etc.

Les machines à vapeur à grande vitesse sont les meilleurs moteurs dont on puisse faire usage pour actionner les machines dynamos. Cependant, une machine à vapeur à vitesse moyenne, telle qu’elle existe dans les usines, les filatures, les manufactures diverses et les ateliers de construction, peut fournir de bons résultats, sous le rapport de l’économie, si elle est pourvue d’un régulateur très sensible, qui donne au mouvement l’uniformité exigée pour une marche très régulière.

La dépense de charbon est proportionnelle à la force produite.

Il est bon de remarquer que les machines à vapeur à condensation, c’est-à-dire les machines compound, dépensent moins de charbon que les machines à robinet, ou machines genre Corliss ; mais cet avantage est jusqu’à un certain point contre-balancé par le prix plus élevé de ces machines, et la dépense d’eau nécessaire pour la condensation de la vapeur.

Les locomobiles peuvent être employées pour des installations temporaires ; mais il faut prendre des machines à deux cylindres, dont la vitesse est plus régulière que celle des machines à un seul cylindre.

On se sert beaucoup, à Paris, des machines à vapeur demi-fixes de MM. Wehyer et Richemond. Nous avons décrit et représenté ces appareils dans ce Supplément[2]. La chaudière et les cylindres à vapeur sont placés sur le même bâti, comme on peut le voir sur les divers dessins que nous en avons donnés. Dans les installations d’éclairage électrique des théâtres de Paris, ce sont les machines demi-fixes de MM. Wehyer et Richemond, qui fonctionnent généralement. Telles sont celles de l’Opéra.

Les constructeurs de machines à vapeur ont exécuté, depuis quelques années, des types particuliers, dans lesquels des moteurs à vapeur, comme le moteur Westinghouse, qui tourne à la vitesse de 200 tours à 300 tours par minute, sont attelés directement à la dynamo. Dans le présent volume (page 335, fig. 278) nous avons représenté une machine à grande vitesse attelée à une dynamo, qui sert à produire l’éclairage électrique du bâtiment cuirassé l’Indomptable.

Un tel moteur donne une lumière très fixe, en raison de la vitesse excessive, et d’ailleurs, uniforme, de l’arbre moteur, mais la consommation de vapeur est considérable, et la dépense est bien supérieure à celle des machines à vapeur ordinaires, séparées de la dynamo. Ce n’est donc que quand on dispose de peu d’espace, comme sur un navire, que l’on doit avoir recours à cette alliance sur le même bâti du moteur et de la dynamo.

Sur certaines machines pour l’éclairage des navires, comme sur celle de l’Océanien, on est allé jusqu’à donner à l’arbre de couche de la dynamo, une vitesse de 755 tours par minute ; ce qui est excessif. Il est bon de ne pas dépasser la vitesse de 330 tours.

C’est pour réagir contre cette exagération que MM. Sautter et Lemonier ont

  1. Tome Ier, pages 324-330.
  2. Tome Ier pages 80-95.