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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/522

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La mèche est protégée par une chemise, qui empêche toute explosion. Un réservoir intermédiaire, communiquant avec l’air extérieur, par la clef même de la lampe, assure le départ des vapeurs de pétrole, sans qu’il puisse y avoir d’inflammation ; à l’intérieur même de la flamme, un diffuseur introduit l’air nécessaire à la combustion. Un élévateur, semblable à celui des lampes Hinks, soulève le globe et le verre, quand il faut allumer. Malgré l’absence de l’extincteur Hinks, l’extinction ne s’accompagne d’aucune odeur, grâce à l’occlusion parfaite de la mèche à l’intérieur de son tuyau.

La lampe Sépulchre, fort répandue en France et en Belgique, donne, suivant les dimensions du bec, une intensité lumineuse de 10, 20, 30, 40 et 60 bougies.

Disons, toutefois, que la lampe à laquelle MM. Schlossmacher et Aumeunier, qui la fabriquent à Paris, conservent le nom de lampe Sépulchre, a subi de nombreux perfectionnements de la part de ces fabricants. Dans la lampe Sépulchre la mèche est enveloppée d’une toile métallique, qui empêche les parties de la mèche qui sont en ignition de communiquer le feu au pétrole du réservoir. Mais comme la mèche est en contact direct avec le pétrole, celui-ci s’échauffe et il y a là une source de danger.

Dans la lampe Schlossmacher, la mèche est complètement isolée du liquide par une enveloppe métallique E (fig. 397). Si par hasard la mèche venait à brûler, comme elle n’est point en contact avec le liquide, il ne peut y avoir d’accident.

La chambre ou réservoir intermédiaire, qui, dans la lampe belge, reçoit les vapeurs du pétrole et les fait élever à l’extérieur par un tout petit trou pratiqué dans l’axe même de la clef de mèche A (fig. 396), cette chambre est dans la lampe Schlossmacher, en contact direct avec l’air extérieur par une série de trous percés dans l’enveloppe, d’où résulte une aération complète.

Par suite de toutes ces dispositions, si la lampe vient accidentellement à se renverser, il n’y a aucun accident à redouter. Le pétrole se sépare de la mèche et la lampe s’éteint aussitôt.

L’essence de pétrole qui, mélangée au pétrole mal rectifié, causait les dangers de l’ancien éclairage par ce liquide, n’est pas bannie de la pratique. On a su l’approprier, par des dispositions spéciales, à un éclairage qui garantit toute sécurité, malgré l’extrême volatilité de ce liquide.

L’essence de pétrole sert à alimenter de petites lampes portatives, avec lesquelles on circule dans les appartements.

Le récipient de ces lampes est garni d’un corps spongieux (éponge, bourre de coton, etc.), qui absorbe l’essence, et alimente la mèche, par contact.

L’essence ne doit pas être en excès dans le récipient ; il faut pouvoir renverser celui-ci, sans que le liquide s’en échappe. Si cette précaution est bien observée, on n’a aucun accident à craindre. On peut même présenter une allumette enflammée au-dessus du brûleur dévissé ; l’essence brûle légèrement, et il suffit de boucher l’ouverture, pour obtenir l’extinction.

La lampe de M. Besnard, la lampe Pigeon, présentent ces qualités. Elles sont d’un usage courant dans les ménages pauvres, et y rendent de très nombreux services, grâce à l’économie qu’elles procurent et à la facilité avec laquelle on les déplace.

Les appareils de M. Rakowski, construits par M. L. Meyer, reposent sur le même principe. Ils ont la forme extérieure d’une bougie, avec cette supériorité qu’ils ne coulent pas et ne tachent pas les objets ou les vêtements, tout en produisant un éclairage fort économique.

Il faut ranger dans cette même série le