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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/523

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bougeoir de M. Chandor, de New-York, qui, bien qu’il consomme de l’huile de pétrole, est destiné aux mêmes usages que les lampes à l’essence minérale ; mais le principe de combustion en diffère essentiellement. C’est le gaz produit par la volatilisation de l’huile minérale, qui donne la flamme, et non la mèche elle-même.

Nous ne devons pas manquer de citer une catégorie toute particulière d’appareils pour brûler le pétrole : nous voulons parler des carburateurs, au moyen desquels on produit un mélange d’air et de vapeurs d’essence de pétrole, qui possède des propriétés combustibles et éclairantes au moins égales à celles du gaz de houille.

L’essence de pétrole employée dans ce but, est connue sous le nom de gazoline. Elle est caractérisée, commercialement, à l’état liquide, par une densité de 0,650 ; ses vapeurs, mélangées à l’air, brûlent avec une belle flamme, lorsqu’on emploie des becs convenables.

La variété des types de carburateurs, établis tous, d’ailleurs, sur le même principe, s’explique par les services qu’ils rendent dans les ateliers, les fermes, et, en général, dans tous les établissements situés hors du périmètre des canalisations de gaz. Ils fournissent un moyen simple, économique, et relativement sûr, de fabriquer sur place, et à froid, un combustible gazeux éclairant.

Les carburateurs au pétrole de MM. Faignot, Gourd et Dubois, que l’on peut considérer comme les types de ce genre d’appareils, comprennent trois éléments principaux : 1° un aspirateur, faisant fonction de pompe à air ; il est actionné par un treuil mis en mouvement par une corde, à l’extrémité, de laquelle est suspendue un poids ; 2° une cloche gazomètre, qui emmagasine l’air venant de l’aspirateur et l’envoie dans les carburateurs ; 3° le carburateur proprement dit, ou récipient de gazoline, dans lequel l’air se charge de vapeurs carburées.

Les récipients, en nombre variable, sont munis de mèches, ou tampons, en feutre, qui favorisent l’évaporation : ils sont, en outre, divisés en plusieurs compartiments, par des cloisons qui se chicanent, et entre lesquelles l’air est forcé de circuler. L’air ainsi saturé de vapeurs de gazoline, est conduit par des tuyaux en plomb, aux appareils d’éclairage.

Le carburateur Ch. Siefert est basé sur un principe identique ; il se distingue de l’appareil précédent par l’enveloppe du réservoir de gazoline, qui est entièrement immergée dans l’eau froide.

L’appareil Lothammer est aussi destiné à opérer la carburation de l’air, au moyen de la gazoline ; mais il présente cette particularité que la carburation s’y effectue au fur et à mesure de la consommation, et sans nécessiter une provision de gaz emmagasiné. L’aspiration de l’air est produite, non par un ventilateur actionné par un poids, comme dans les appareils précédents, mais par une pompe, que met en jeu un petit moteur alimenté à l’air carburé. Enfin la gazoline soumise à l’évaporation, se trouve renfermée dans un récipient où son niveau reste constant, grâce à la présence d’un siphon qui communique avec le réservoir, d’alimentation.

Un autre point à signaler dans ce dernier carburateur, c’est la propriété qu’il possède, de donner une pression que l’on peut régler suivant les besoins, et qui est supérieure à celle des autres appareils du même genre ; de telle sorte que les condensations dans les conduites sont, dans une certaine mesure, atténuées. Il en résulte la possibilité d’employer des tuyaux d’assez faible diamètre, et de leur donner, quand les circonstances l’exigent, une direction quelconque, sans avoir à user de siphon.