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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/562

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prêts à livrer, ou pour restaurer les vieux chapeaux.

Chez les coiffeurs, le gaz est employé pour le chauffage des fers, longs et ronds, et pour faire chauffer l’eau à l’usage de la barbe.

Dans la cordonnerie, c’est-à-dire la fabrication en grand des chaussures de cuir, on fait usage du gaz pour le chauffage des nombreux outils employés dans les ateliers. Des apprêteuses mécaniques servent à fixer les élastiques entre les deux tiges des bottines. On emploie, pour cela, un fer chauffé à l’intérieur par le gaz, auquel on imprime un mouvement ascendant, au moyen d’une pédale. Des tubes à air et à gaz servent au chauffage des mailloches, pour brunir les talons de cuir. D’autres fers, chauffés à l’intérieur, par le gaz, servent à lisser les pourtours des semelles.

Les relieurs-doreurs chauffent leurs fers par le gaz, en employant une rampe, qui est divisée en deux parties, et dont on règle l’intensité calorifique au moyen d’un robinet, pour chacune des demi-rampes. Une seule rampe est allumée, quand on n’a qu’un seul fer à chauffer.

Les fabricants de boutons emploient avec avantage la chandelle au gaz.

Les souffleurs de verre travaillaient autrefois le verre et l’émail, avec une lampe à huile, dans laquelle on injectait un fort courant d’air, au moyen d’un soufflet, mis en action par le pied. Aujourd’hui, le chalumeau du souffleur de verre est constitué par une flamme de gaz, dans laquelle de l’air est insufflé.

C’est ainsi que l’émailleur fabrique les fleurs artificielles pour parures, les bouquets artificiels, en émail, les épingles de coiffures et de châles, les émaux pour bijoux, les perles, poires, gouttes d’eau, pendants d’oreilles, un grand nombre de pièces pour passementerie, et une infinité d’autres articles de verroterie.

Parmi les pièces en verre blanc, se modelant par le soufflage et le cintrage, sous l’influence de la chaleur, nous citerons encore les baromètres, thermomètres, aéromètres, les tubes, de formes diverses, pour les laboratoires de chimie, les alcoomètres, les pèse-acides, les pèse-sels, les niveaux à bulle d’air, les compte-gouttes, et un grand nombre d’instruments pour les sciences.

Les pièces de verrerie moulées à la presse, se font dans des moules creux en fonte, ou mieux, en acier, pour obtenir des pièces pleines. On emploie, à cet effet, des presses à levier, ou des presses à vis, fabriquées par M. Boscher, mécanicien à Paris.

C’est avec cette même presse qu’on fabrique un grand nombre d’objets dits articles de Paris tels que boutons, imitation de camées, poignées de parapluies, poignées d’ombrelles et de cannes, etc.

Le moulage s’exécute avec une rapidité qui permet de les produire à un très bas prix. On présente les baguettes d’émail ou de verre à l’action de la flamme du gaz, et on fait couler la matière fondue dans la matrice qui doit lui donner sa forme.

Les fleuristes se servent de gaz pour chauffage des petites étuves, qui donnent une chaleur à peu près constante et peu coûteuse. Ils l’emploient aussi, pour le chauffage des plaques en fonte, destinées à communiquer la chaleur nécessaire aux matrices à gaufrer.

Les gainiers, les fabricants de registres, les relieurs, et plusieurs autres professions, faisant usage du papier, du carton et des peaux, chauffent au bain-marie leur colle forte, au moyen du gaz.

L’appareil dont ils se servent est divisé en quatre compartiments. Dans le premier, est liquéfiée la colle de Cologne, dans le second, la colle forte proprement dite, dans le troisième la colle demi-forte. Le quatrième sert à préparer chaque espèce de colle, pour