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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/563

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l’amener à la liquidité avant de la verser dans le compartiment qui lui est réservé. Cet appareil est placé sur l’établi, à proximité des ouvriers qui en font usage.

Les gaufreurs de cuirs et de peaux se servent de machines à gaufrer et à plisser, composées de deux cylindres creux, ayant des longueurs et des diamètres proportionnés au travail à effectuer, et qui sont chauffés à l’intérieur, par le gaz, qui procure une chaleur régulière et continue.

Ces cylindres creux, auxquels on imprime un mouvement continuel de rotation, sont pourvus de cannelures, s’engageant l’une dans l’autre, avec des dimensions correspondant au travail à produire. On les emploie à gaufrer les cuirs, les papiers peints, les rubans de satin, le taffetas, les effilés et la soie pour passementerie, la paille pour chapeaux, les tulles, la lingerie, les jupons, les tours de tête et divers autres articles.

Le gaufrage et la dorure à plat et en relief, sur le papier, les étoffes et les cuirs, s’exécutent avec des fers chauffés au gaz.

Chez les fabricants de papiers peints, les mêmes outils servent à faire, à chaud, le reps sur l’or, et le frappage sans or sur le velouté.

Pour dorer les couvertures et les ornements, les relieurs tracent des empreintes à la résine ; et sous l’influence de la chaleur fournie par l’outil à gaz, la résine fond, en faisant adhérer l’or sur le papier ou le cuir. On opère de la même manière pour obtenir, par la pression à chaud, la dorure sur plat, des livres, recouverts soit en toile, soit en papier.

Les cartonnages de fantaisie, comprenant les boîtes-bonbonnières et les autres objets décorés en relief et dorés, se font aussi avec des fers chauffés au gaz.

Dans ces dernières applications, le gaz est le producteur de chaleur le plus sûr que l’on puisse employer, en raison de la régularité de la température qu’il donne, condition indispensable pour ce genre de travaux.

Sur le comptoir de beaucoup de pharmaciens, on voit un petit fourneau, composé d’un cylindre en fonte, contenant, au fond, une rampe à gaz. Ce fourneau sert à chauffer les liquides, à faire fondre la cire à cacheter, et même à fabriquer les emplâtres et le sparadrap.

Chez la plupart des marchands de vins et liquoristes, on trouve aujourd’hui de petites chauffeuses, en porcelaine, plus ou moins décorée, qui servent à maintenir chauds, dans un bain-marie, le punch, le thé et le café. Ces appareils qui, pour la plupart, fonctionnent sans interruption, depuis le matin jusqu’à une heure avancée de la soirée, occasionnent une faible dépense, en raison de petit nombre de jets de gaz et de leur faible débit. L’eau du bain-marie n’a besoin que d’être maintenue à + 90 degrés environ, pour entretenir ces liquides chauds, d’une manière constante.

On voit souvent les peintres-barbouilleurs occupés à enlever les anciennes couches de peinture, pour en appliquer de nouvelles, se servir d’une flamme de gaz sortant d’un tuyau de caoutchouc, qu’il tiennent à la main. Ils ramollissent ainsi la vieille peinture par la chaleur ; puis ils la détachent, au moyen d’un grattoir. Quelquefois, au lieu d’une simple flamme de gaz, on se sert d’une chandelle à gaz, c’est-à-dire d’un courant de gaz mélangé à de l’air, qui donne une flamme blanche beaucoup plus chaude.

Les tailleurs emploient le gaz pour chauffer les fers, ou carreaux, qui leur servent à rabattre les coutures, par la pression à chaud. Ils ont, pour cela, un appareil divisé en cases, dans chacune desquelles est un fer, que chauffe une plaque de fonte, portée au rouge par une série de rampes à gaz, réglées, chacune, par un robinet spécial.

Un fer chauffé à l’intérieur par un tuyau