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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/72

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de Bellême (Orne), celle de la ville de Saint-Remy (Sarthe).

Plusieurs des vues en perspective ont été obtenues à 1 200 mètres d’altitude. Toutes les glaces au gélatino-bromure d’argent ont été impressionnées à l’aide d’un obturateur donnant un temps de pose de 1/250 de seconde.

En 1885, comme il est dit plus haut, M. Gaston Tissandier avait obtenu des photographies aériennes d’une grande netteté, mais elles ne donnaient que des vues planimétriques, beaucoup plus faciles à réaliser que des vues en perspective. Les nouvelles photographies de M. Paul Nadar sont d’une netteté irréprochable ; elles démontrent toute la perfection des opérations aériennes, auxquelles la topographie et l’art militaire pourront si utilement recourir.

C’est, en effet, à l’art militaire pour les reconnaissances, et à la géographie pour donner l’aspect des régions peu connues ou inaccessibles, que s’appliquera la photographie aérienne, dont nous venons d’enregistrer les débuts.


CHAPITRE XIV

la photographie en voyage. — appareils à l’usage des touristes photographes. — chambre obscure et bagage photographique. — appareils réduits. — les appareils de poche et à main. — faut-il prendre des glaces ou du papier sensible ? — la photographie en vélocipède. — la photographie prise par un cerf-volant. — la photo-fusée.

La pratique de la photographie dans le cours de voyages n’intéressait autrefois que les personnes s’adonnant à des travaux scientifiques ou géographiques, ainsi que les opérateurs chargés de former des collections de vues, de monuments et de sujets, pour les marchands de photographies et de stéréoscopes. On faisait alors usage d’un matériel lourd, embarrassant et d’un transport difficile. Les choses sont bien changées aujourd’hui. La photographie est devenue le plaisir favori de bien des touristes, qui se plaisent à recueillir et à enregistrer les souvenirs de ce qu’ils ont vu en différents pays. La découverte du gélatino-bromure d’argent, pour la production instantanée de l’image, a mis à la portée de tous la photographie en voyage, devenue maintenant une opération très vulgaire, et l’industrie a créé à l’usage des amateurs un matériel nouveau de peu de volume et d’un faible prix.

C’est à la revue des appareils que l’on construit aujourd’hui pour l’agrément des touristes et des amateurs, que nous consacrerons ce dernier chapitre.

Quand on opère dans un atelier ordinaire, le poids des instruments n’est pas un élément dont on ait à s’inquiéter. Il n’a ici aucun inconvénient : il a même l’avantage de donner de la stabilité aux appareils. Mais en voyage, on est forcé de réduire autant qu’on le peut le poids, ainsi que le volume des instruments, et d’éviter tout ce qui est encombrant et superflu, pour s’en tenir à ce qui est indispensable.

Il faut, pour cela, construire des chambres noires très légères, et réduire à un petit nombre les opérations du développement et du fixage des épreuves. On se contente même généralement, aujourd’hui, de prendre les clichés négatifs, et de les conserver, pour ne les développer qu’au retour du voyage.

Ce que le touriste photographe doit nécessairement emporter, c’est 1o une chambre obscure, avec son pied ; 2o des objectifs, de force diverse ; 3o une boîte contenant les réactifs et les cuvettes destinés à faire le développement des négatifs, quand on juge cette opération exceptionnellement utile.