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Page:Fischbach, Le siège et le bombardement de Strasbourg, 1870.djvu/11

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Dakich « Votre place n’est plus ici, leur cria-t-il ; retirez-vous, sauvez notre drapeau ! » Vallès, Pantoux et Abd-el-Kader obéissent à leur colonel. En ce moment des cavaliers ennemis fondent sur eux et les séparent. Ils se jettent à terre, et quand le torrent des chevaux s’est écoulé, Pantoux et Vallès se relèvent, cherchant l’Arabe, qui avait disparu. Après d’incroyables péripéties, les trois braves se trouvèrent réunis de nouveau ; Abd-el-Kader avait sauvé l’aigle du régiment. Vallès et Pantoux pleuraient comme des enfants. C’est ce drapeaulà que le commandant de la place de Strasbourg venait de montrer à la foule.

L’incident causa une touchante émotion.

Les élections municipales, qui avaient commencé le 6 août, ne furent point continuées. Quelques électeurs seulement s’étaient présentés au scrutin, et le 7 les bureaux ne furent même plus ouverts. Les portes de la ville étant fermées, les habitants de la banlieue n’auraient pu venir déposer leur vote dans l’urne, et d’autres préoccupations du reste commençaient à naître. L’ennemi occupait Haguenau, c’est-à-dire qu’il était à cinq lieues de la ville ; puis il occupa Brumath, distant de trois lieues à peine. Tout annonçait le danger.

Le 7, au matin, le placard suivant fut affiché sur les murs :


PRÉFECTURE DU BAS-RHIN.

« Le préfet du Bas-Rhin informe les habitants de Strasbourg que la ville est mise en état de siège. « Strasbourg, le 6 août 1870.

« Baron PRON.»