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Page:Fischbach, Le siège et le bombardement de Strasbourg, 1870.djvu/12

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Le département était déjà en état de siége depuis plusieurs semaines, de même que le Haut-Rhin et la Moselle. L’avis du préfet ne créait donc pas une situation nouvelle pour la ville et ne faisait que mettre en vigueur quelques dispositions spéciales aux places fortes déclarées en état de siège.

Dès le 7 août les communications postales avec le dehors devinrent irrégulières. Le courrier de Paris du 6 arriva à Strasbourg le 7, à 9 heures du soir, au lieu d’arriver le matin. Le train-poste avait dû s’arrêter à Saverne et les dépêches avaient été transportées par la grande route jusqu’à Strasbourg. Les communications télégraphiques furent interrompues aussi, et dès ce moment commença cette période d’isolement et d’incertitude dans laquelle vécut la ville pendant de longues semaines, où les bruits, les rumeurs, les mensonges étaient la seule pâture donnée à la curiosité anxieuse de la population.

8 août.

L’armée allemande se rapprochait de plus en plus, et de nombreux habitants des villages voisins affluaient dans les murs de Strasbourg, arrivant avec quelques objets de literie, quelques meubles et des provisions sur leur voiture, tremblants de peur, répandant toutes sortes de rumeurs, qui, à force de passer de bouche en bouche, devenaient effrayantes.

Dans la journée du lundi 8, une nouvelle inquiétante causa une alarme extraordinaire dans la ville. Un officier allemand, muni du drapeau blanc du parlementaire, s’était présenté devant l’une des portes et avait sommé le commandant de se rendre, le menaçant, en