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Page:Fischbach, Le siège et le bombardement de Strasbourg, 1870.djvu/17

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-rages et qui, démenties le lendemain, n’étaient plus qu’une cause de chagrin.

On parlait, avec de minutieux détails, de grands succès remportés par l’armée française à Phalsbourg et à Saverne. De nombreux voyageurs ayant pu pénétrer encore à Strasbourg avaient, disaient-ils, entendu une très forte canonnade du côté des Vosges et vu passer des convois considérables de blessés, ou bien encore annonçaient que la plus grande partie des troupes allemandes campées près de la ville avaient subitement plié bagage. On vécut quelques heures sur ces nouvelles heureuses et l’on s’aperçut ensuite qu’on s’était réjoui de mensonges.

Une fiévreuse activité commença à régner alors dans la forteresse et l’on travailla à réparer autant que possible tout le mal qu’une imprévoyance impardonnable avait déjà causé. Il y avait dans la garnison des soldats pleins de résolution et la garde mobile s’exerçait avec ardeur. Cette garde mobile, qu’on n’avait pas voulu prendre au sérieux tout d’abord, n’avait pas tardé à comprendre qu’une lourde et grande tâche lui incombait, et elle s’était soumise rapidement aux exigences du service militaire. Elle passait les nuits sur les remparts, dans les ouvrages avancés, côte à côte avec les vieux troupiers, qui admiraient avec bonheur les allures décidées de leurs jeunes et inexpérimentés compagnons d’armes.

On se dépêcha d’abattre les arbres des routes ; de nombreux ouvriers sortaient tous les matins par toutes les portes de la ville et, protégés par des soldats d’infanterie, accomplissaient rapidement cette besogne, pendant laquelle ils durent à plusieurs reprises essuyer le feu des tirailleurs ennemis.

Les arbres furent jetés en travers des routes, et en peu