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Page:Fischbach, Le siège et le bombardement de Strasbourg, 1870.djvu/39

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les villages voisins, à Illkirch, Eckbolsheim, Lingolsheim, Mundolsheim, Holtzheim, s’étaient concentrées rapidement pour se porter toutes du côté de Geispolsheim, où quelque événement extraordinaire devait se passer. On disait qu’un corps français marchant sur Strasbourg avait été signalé à l’ennemi, et que celui-ci allait à la rencontre de ceux qui venaient délivrer la ville.

Les mouvements de troupes, la concentration à Geispolsheim, le corps français surtout, pures inventions.

Ce qui n’était pas inventé et ce qui circulait aussi, c’est que l’armée des assiégeants était renforcée, que des batteries s’élevaient de tous côtés autour de la ville et que les villages voisins étaient complètement occupés par les troupes allemandes, qui avaient fait des barricades sur la route, à l’entrée et à la sortie de ces villages.

18 août.

Les opérations nécessitées par la défense de la place n’étaient pas encore achevées et l’ennemi entourait la ville depuis plus d’une semaine déjà. La commune de Schiltigheim, le premier village que l’on rencontre en sortant de Strasbourg par la porte de Pierres, avait pris dans ces dernières années un développement extraordinaire, grâce à l’industrie de la brasserie strasbourgeoise, qui y avait élevé de nombreuses constructions. De vastes et splendides établissements avaient été bâtis tout autour de Schiltigheim, dont les dernières maisons arrivaient ainsi jusqu’à quelques centaines de mètres seulement des ouvrages des fortifications. Ces constructions, solidement faites, pouvaient servir d’abri et de poste d’observation à