Aller au contenu

Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/145

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

En si digne façon que le fripier Martin
Avec sa male-tache y perdrait son latin !

« Holà ! la rougeur te tient encore lieu de réplique ?

— Je me suis donné la pénitence. Monsieur le Chevalier…

— Ah ! ah ! ah ! Tu te la donnes chaque fois que tu t’es occupée de ta dot, comme tu dis. Combien de coups te vaudrai-je ?

— J’y songerai, Monsieur le Chevalier.

— Charmante enfant ! ta réponse est délicieuse. Elle me rendrait fat, me laissant à penser que tu proportionnes la douleur au plaisir. Je t’en ai donc beaucoup donné ?

— Quelle indiscrétion, Monsieur le Chevalier !

— Dans la question, ou dans la réponse que je te presse de faire ?… Ah ! Raton, que je t’embrasse encore pour ton esprit et ta gentillesse !… Mais, reprit Balleroy, après avoir pressé Raton contre son cœur, maintenant que tu as reprisé ma manchette, va me chercher la pierre à dégraisser, afin que ta maîtresse me retrouve présentable. Autrement, que lui dirais-je ?…

Raton fit ce que le Chevalier lui demandait. Pendant sa besogne, qui aurait renflammé le courage du Lieutenant du Roi s’il n’eût craint d’être surpris par la