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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/236

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dans le moment que j’aurai à prendre congé. » Qu’en penses-tu Lapin ? demanda-t-elle à l’abbé qui se trouvait là pour des trafics obscurs…

Oh ! reguingué, laire lan lère !… fredonna l’abbé pour marquer son détachement. Mais, dis-moi, reprit-il avec une soudaine attention : cette lettre est bien signée du Comte de Mazan ?…

— Le connaîtrais-tu ?

— C’est un nom qui ne m’est pas tout à fait étranger, dit l’abbé d’un ton distrait. Cependant, l’intérêt pour moi ne réside que dans la qualité dont l’on se prévaut en pareil cas. Je répondrai donc à ta première demande, Mère, en te confiant que je n’augure rien de bon d’un État où ce qui fut jadis la Chevalerie descend folâtrement les degrés de l’abjection et pénètre en talons rouges, en habits zinzolins dans les profondeurs de l’Averne par la bouche monumentale d’un égout infect. Vois-les ! La marotte à la main, secouant les légers grelots de la Folie, ils vont demander aux Ombres des rives souterraines les derniers secrets que n’a peut-être pas révélés le complaisant Suétone. J’aperçois le marquis de Villette, à la tête de cet Ordre de la Félicité qu’il a créé, ne se jugeant point digne de celui de Saint-Michel et du Saint-Esprit, lequel ne comptait pas seulement des cinèdes et des pédicons. Parlerai-je des Andrins et des Ébugors ? de la Secte