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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/237

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Anandryne, qui se réclame des tribades de Lesbos, et compte dans son sein les plus grands noms de France ? Dénombrerai-je les hôtes des petites-maisons, petits-soupers et vide-bouteilles, les commensaux de tes amis les Fitz-James, les Conti, les Coigny, les Genlis, les Trémoïlle et les Luynes ?… Cependant, le peuple de la Courtille les salue de sarcasmes. Il dit, dans son langage : « Voilà nos maîtres, voilà ceux qui nous toisent de leur mépris parce que, selon la Nature naïve, nous caressons des chambrières, des donzelles du carreau des Halles et des ravaudeuses en buvant du vin d’Argenteuil ! »

« Hommes dégradés, fils dégénérés de saint Louis, de Bayard et de Turenne, tremblez à votre retour d’être déchirés par les Ménades ! Vous qui aurez altéré la dignité qui assure le commandement, vous qui aurez énervé votre vigueur corporelle dans la débauche, vous qui aurez perdu jusqu’à la clairvoyance du plus prochain avenir, craignez de vous être donné des juges ! Des juges, hélas ! pervertis par votre exemple, et libérés comme vous-mêmes de Dieu et des Lois humaines par les désordres de l’Amour ! M. le philosophe Leibniz…

— L’Abbé, fit la Gourdan impatientée, tu parles déjà comme saint Paul aux Romains : laisse ton philosophe tranquille. D’ailleurs, il porte un nom à coucher